Le Niger secoué par une affaire de trafic illicite d’or
Niger, Le pouvoir a décidé de se taire et refuse de faire la moindre déclaration. Un silence qui risquerait de miner la confiance envers les autorités.
C’est avec consternation que les Nigériens ont découvert, à travers des révélations de la presse, l’existence d’un vaste trafic international illicite d’or, à partir de l’aéroport international Diori Hamani de Niamey.
Un trafic en direction de Dubaï et portant sur plusieurs milliards de francs CFA qui aurait pu passer inaperçu si des fonctionnaires des douanes et de la police de l’aéroport n’avaient pas saisi la marchandise incriminée. Très vite, ceux-ci ont été relevés de leurs fonctions et mutés sur d’autres postes.
Une autre importante quantité d’or, soit 1.400 kilos, dont la valeur est estimée à près de 60 milliards de francs CFA, a été saisie à l’aéroport d’Addis-Abeba, en provenance du Niger.
De nombreuses arrestations
Le ministre de la Justice, Alio Daouda, lors d’une interview accordée à la radio nationale, a tenté d’éclaircir les faits sans apporter des explications précises sur l’enquête en cours. La presse nigérienne, pour sa part, évoque l’arrestation de commerçants « spécialisés dans la vente d’or », mais là encore les informations sont parcellaires.
Comment la junte au pouvoir aurait-elle pu ignorer l’existence d’un trafic d’or de cette ampleur au départ de l’aéroport de Niamey ?
L’association nigérienne de lutte contre la corruption, section de transparency international (ANLC), s’interroge sur les responsabilités qui pourraient s’établir au sommet de l’Etat. Mamane Wada, est le président de l’ANLC.
« La préoccupation, c’est de savoir quelle est la quantité d’or qui est mise en cause au niveau de l’aéroport international de Niamey. A qui profite cette quantité d’or ? Je veux dire à qui appartient cette quantité d’or et qui a intérêt à ce que cette quantité d’or soit exportée vers Dubaï. Il y a trafic illicite. Il y a contournement de la loi, il y a contournement des services de l’Etat. Et l’Etat est totalement défaillant Où sont les complices de ce qui se passe ? »
« C’est un sujet brûlant qui interpelle les autorités (…) avec à leur tête le général Abdourahamane Tiani », le chef du régime militaire qui a pris le pouvoir par un coup d’Etat en juillet, a reconnu le ministre nigérien de la Justice sur la radio publique nigérienne. Il a évoqué l’éventualité d’engager « la procédure » pour le « rapatriement » de la cargaison saisie en Ethiopie. Le ministère nigérien des Mines a, quant à lui, décidé lundi (22.01.2024) de « suspendre jusqu’à nouvel ordre » l’octroi de permis miniers.
DW