Cigarette électronique : et si vapoter était finalement aussi dangereux pour la santé?
D’après une récente étude américaine, la vapeur des cigarettes électroniques libèrent deux substances chimiques cancérigènes.
Depuis 2010 en France, on peut lire sur tous les paquets de cigarettes des avertissements du type « Fumer tue », ou encore « Fumer nuit gravement à votre santé et à celle de votre entourage ». Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les gouvernements successifs enchaînent hausse des prix et plan anti-tabac afin d’enrayer ce qui cause la mort de plus de 70.000 Français chaque année. Le tabac est mauvais pour la santé, cela ne fait même plus débat. Aujourd’hui, les controverses sont ailleurs.
S’il est clairement impensable que des docteurs puissent encourager quiconque de continuer à fumer, certains peuvent prescrire à leurs patients d’opter pour une cigarette électronique. Mais là, deux écoles s’affrontent. Il y a ceux qui relativisent estimant que « cela ne peut pas être pire qu’une cigarette normale », et les autres, peut-être les pessimistes, qui soulignent le manque de recul par rapport aux éventuels dangers de la e-cigarette.
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Soucieux de ne pas aggraver son état de santé – encore plus qu’il ne l’a déjà fait -, le fumeur qui réfléchit à passer en mode « vapotage », va procéder de la même manière que le ferait un hypocondriaque confronté à l’émergence de petits boutons rouges sur la peau. Direction Internet. Et là, il pense bien faire.
Sur un site, il va tomber sur un fait divers où un homme a été brûlé au troisième degré après l’explosion de sa e-cigarette. A sa deuxième recherche, il va tomber sur des Anglais lui affirmant que « vapoter » est bien moins nocif que fumer du tabac . Et finalement, des Californiens vont lui apprendre que ces clopes électroniques sont cancérigènes. Et là, il est perdu.
Des substances « cancérogènes probables »
Mais cette dernière étude va peut-être le faire réfléchir un peu plus. Des chercheurs du « Lawrence Berkeley National Laboratory », parue dans « Envrionmental Science and Technology » , ont repéré deux irritants libérés dans la vapeur des cigarettes électroniques : le propylène glycol et la glycérine. Ces deux substances, utilisées pour la formation de la fumée artificielle, sont classées comme « cancérogènes probables » par la FDA (Food and Drug Administration).
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Et plus la température est élevée, plus le propylène glycol et la glycérine vont se décomposer libérant d’autres produits chimiques toxiques, – également présents dans la cigarette électronique et pouvant dangereusement affecter les poumons et les yeux – comme l’acroléine, ainsi que le formaldéhyde. Ce dernier a été classé comme « cancérogène certain » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) en 2004. Quant à l’acroléine, elle est pour l’instant inclassable quant à son niveau cancérigène. Cette molécule fortement irritante est loin d’être bonne pour la santé du corps humain.
« Les partisans des e-cigarettes vont dire que les émissions sont beaucoup plus basses que les cigarettes classiques, et qu’il vaut mieux utiliser des e-cigarettes », annonce Hugo Destaillats, l’auteur de l’étude. « Cela peut être vrai pour certains utilisateurs – par exemple les fumeurs de longue date qui ne peuvent pas arrêter », continue-t-il, avant de résumer que « les cigarettes traditionnelles sont super malsaines. Les e-cigarettes sont simplement malsaines ». La morale de cette histoire : si l’on peut, mieux tout arrêter . Plus facile à dire qu’à faire, c’est certain.