Violation des droits humains en RDC : le cri de cœur de Mme Gisèle Nebale Busima

Mme Gisèle Nebale Busima est une Congolaise de la République Démocratique du Congo, qui possède une nationalité Américaine. Selon cette mère de deux enfants, elle vit dans la clandestinité après sa séquestration. Dans cet entretien, elle dénonce les actes de violation des droits humains dont elle est victime de la part de l’un des membres du Gouvernement de l’actuel président de la République Démocratique du Congo et demande réparation. Voici son cri de cœur à travers cette interview qu’elle nous a accordé.
Présentez vous à nos lecteurs:
Je suis Gisèle Nebale Busima, financière et mère de deux enfants, originaire du Congo Kinshasa.
Depuis quelques temps vous dites être cible d’une campagne de diffamation et d’acharnement sur plusieurs plateformes notamment les réseaux sociaux de la RDC, qui vous en veulent au juste ?
Je l’ai dit parce que j’ai eu le courage de dénoncer les atrocités qui m’ont non seulement été infligées mais aussi qui sont infligées particulièrement aux ressortissants swahiliphones. J’ai été victime d’une violence suite à une relation sentimentale qui liait à l’actuel ministre de la Communication en RDC M. Patrick Muyaya Katembwe , c’est une histoire qui est finie depuis décembre 2021 et on a gardé de bonnes relations jusqu’en Juin 2024. En mars 2024, il m’a promis de me faire arrêter parce que, estimant que j’ai placé l’argent de l’ex président de la RDC Kabila Kabange et que j’étais proche de l’ancien président de la CENI M. Corneille Nangaa et pourtant c’est lui-même Patrick Muyaya qui avait donné mes contacts à celui-ci. Cependant, je lui ai bien dit que je n’avais jamais placé d’argent pour qui que ce soit et que je n’étais pas en train de collaborer avec Corneille Nangaa. Ça, il le savait mais, il m’a fait la promesse quand même de me faire arrêter. En Mai 2024, il a promis de publier mes vidéos avec soit disant mon nouveau copain de Brazzaville ce qui était faux. Fin mai 2024, il a piraté mon téléphone ce qui lui a permis d’avoir accès à mes données personnelles.
Quelle a été votre réaction lorsque vous avez découvert qu’il a eu accès aux données de votre portable ?
J’ai compris que c’est lui qui a piraté mon téléphone parce que, il m’a confronté à mes messages qu’il a lu. Suite à cette confrontation, Je lui ai écrit à deux reprises pour lui dire que chacun mène sa vie.
Avez-vous le sentiment qu’il a adhéré à cette décision que vous estimez avoir mûrement réfléchi avant de la prendre ?
Apparemment non, parce qu’en septembre 2024, il était à New York aux Etats unies avec le Président de la République lorsque, un de ses ami lui a dit que j’étais à New York aussi, il lui a répondu que j’étais à Kinshasa pour insister sur le fait qu’il m’harcelait, il me suivait de près, pour moi, c’était une autre obsession. A cela s’ajoute un autre constat qui est celui d’une journaliste qui lui est proche et qui était à New York aussi au même moment qui m’a appelé pour me demander si je venais à New York, je lui ai répondu que je reste à Kinshasa pour travailler.
Quelle action a-t-il mené à votre encontre en dépit de toutes ses révélations ?
Le 30 septembre 2024, il a réussi à convaincre le président de la République dans son projet de faire arrêter ou dénoncer ceux qui ont travaillé avec l’ex président Kabila Kabange et Corneille Nangaa, il a même eu un budget pour ça et en a profité pour arrêter plusieurs ressortissants Swaihiliphones du Pays à cause de sa nouvelle position auprès du Président de la République. Il m’a mis sur la liste de ces gens-là en m’accusant d’être en collaboration avec Corneille Nangaa et pourtant ce n’est pas le cas. Donc, il a usé de sa relation avec l’ancien N°1 des renseignements militaires, connu sous l’appellation de la DENIAP, le Général Ndaywel qui est d’ailleurs son ami et c’est comme ça qu’il m’a fait kidnappé ce jour-là du bureau par le colonel Ralph Muzimba, depuis lors , ma vie a changé et j’ai décidé alors d’être la voix des sans voix et cela va continuer même au risque de ma vie. Cette décision d’être la voix des sans voix n’est pas fortuite, il le faut parce qu’il continue à me harceler même aux États-Unis en utilisant son Lobbyiste à qui il a dit avoir réussi sa mission de me séparer de ma nouvelle relation. Il est allé jusqu’à dire qu’on verra une fois en RDC comment ce M. va s’y prendre avec moi.
Selon vous, est-ce que les actions des organisations des droits de l’homme ont un impact positif au profit des victimes ?
Je dirais que ‘’oui ‘’, puisque jusque-là, il y’a deux organisations des droits de l’homme qui m’accompagnent notamment la fondation Bill Clinton et Amnesty international qui sont vraiment actives et je profite de l’occasion pour les féliciter pour tous ceux qu’elles font dans la défense des droits humains en particulier la gestion de mon dossier. En outre, je déplore l’inactivité de certaines d’elles, notamment ASADHO et ACAJ qui n’ont pas répondu à mes cris d’alerte. En tous cas, je ne cesserai pas de dénoncer ce dont je suis victime.
JOURNAL : Que vous inspire la situation sociopolitique actuelle de votre pays d’origine la République démocratique du Congo RDC ?
Gisèle : Je suis écœurée de constater que des gens violent les droits humains tous les jours en infligeant des actes abominables aux swahiliphones en particulier et aux Congolais en général. Les preuves existent et sont documentées. Je crois qu’on doit lever la voix en parlant à tout le monde, il faut que ses atrocités à leurs endroits s’arrêtent. Je demande au Président Félix Tshisekedi qui est un père de famille de veiller une fois de plus au respect des droits humains surtout à la communauté Swahiliphone tout en sanctionnant sévèrement certains de ses proches collaborateurs qui lui ont induit dans l’erreur comme le ministre Patrick Muyaya qui abuse de ce pouvoir pour ternir son image non seulement en Afrique et aussi aux Etats unies .
Je lance un cri d’alarme au président de la République de la RDC qui connait bien ma famille et son épouse qui est de l’Est, qu’elle se lève pour se battre à cause de nous qui sommes marginalisés, violés, torturés, tués. Ce Patrick Muyaya et ses acolytes, me doivent particulièrement un pardon sincère devant tout le monde et des réparations. Je souhaite que le Président de la République emprisonne ces personnes que j’ai citées pour des crimes qu’ils ont commis à son nom en abusant de ce pouvoir.
Propos recueillis par Malick Gaye