Crise de l’Education malienne : Technolab ISTA engage le débat !
Dans le but de la recherche des voies et moyens pour endiguer la crise scolaire, notamment améliorer le système éducatif malien, la Synergie des Étudiants de la Technolab ISTA a organisé une conférence débat le samedi 12 juin 2021, à son siège. C’était sous le thème : » l’éducation malienne et la crise multidimensionnelle : Quels enjeux pour l’avenir ? ».
Cette importante rencontre qui a enregistré la présence du Directeur de l’Institut et plusieurs étudiants, avait comme conférenciers : Cheick Oumar Doumbia, politologue, Adam Dicko, Directrice exécutive de l’AJCAD et l’ancien Premier ministre Moussa Mara.
De prime abord, les trois conférenciers sont tous revenus sur les maux qui minent le système éducatif malien à travers plusieurs exemples. Pour Cheick Oumar Doumbia, notre pays traverse des crises multiformes et multidimensionnelles qui ont profondément impacté l’éducation nationale. Il dira que le système est mauvais et les étudiants ne sont plus compétitifs sur le plan régional et continental aujourd’hui, malgré le développement de la technologie, nos étudiants n’ont plus le niveau et cela est dû à l’environnement. Selon le politologue, les enfants doivent se fixer des ambitions pour étudier, car l’école malienne était la plus sollicitée de la sous-région sinon de l’Afrique.
Quant à la Directrice exécutive de l’AJCAD, Adam Dicko, notre génération actuelle est la principale victime du système et que les enfants ont perdu le repère au regard de la mauvaise éducation qui se fait aujourd’hui car, selon elle, certains étudiants ont du mal à étudier en raison de leur situation familiale, notamment les enfants issus des foyers les plus démunis et qui quittent les campagnes pour venir dans nos facultés à Bamako. Pour elle, les salles de classe sont surchargées de monde, la transmission de la connaissance pose problème, et les bibliothèques ne sont plus équipées. Elle a également souligné la grande responsabilité de nos autorités scolaires. L’État qui manque de volonté politique pour améliorer le système éducatif malien.
Quant au Premier ministre Moussa Mara, la problématique de l’école malienne doit être centrée sur l’enseignant. Selon lui, la formation de qualité passe nécessairement par l’enseignant de qualité. Il a précisé qu’aujourd’hui la réalité est tout autre, car ceux qui sont chargés d’exercer ce métier ne sont eux-mêmes plus à la hauteur. Mais aussi dira t-il, n’ont pas la conviction et ne sont pas bien formés. Pour lui, notre pays doit aller à des réformes pour complètement changer le système de l’école malienne enfin d’avoir un enseignement de qualité. Il a signalé qu’il n’est pas trop tard de corriger le mauvais système, si les étudiants acceptent de s’auto-former, car pour Moussa Mara, l’école n’est pas le seul lieu de formation. Il a interpelé l’État, de songer à bien former les enseignants dans les instituts de formation des maîtres. Il a rappelé que notre pays était une référence dans la sous-région, voire en Afrique et que nous pouvons toujours récupérer notre place d’antan.
À noter que les trois conférenciers ont aussi fait des propositions permettant de redresser l’éducation malienne et ont saisi l’occasion pour attirer l’attention des plus hautes autorités sur les dangers qu’encourt l’école au Mali. Tout en invitant tous les Maliens à s’impliquer dans la résolution de la crise scolaire dans notre pays.
ABD