Diaspora et économie: plus de 580 milliards de FCFA de fonds transférés au Mali en 2018 par la diaspora
Le Haut conseil des maliens de l’extérieur (HCME) a mené en 2019 plusieurs activités au profit de la diaspora malienne. Certaines de ces activités sont propres au HCME et aux Conseils de base des maliens de l’extérieur, d’autres sont partagées avec les partenaires institutionnels, techniques et financiers. Des perspectives pour l’année en cours pour l’atteinte de ces objectifs. L’information a été donnée au cours d’une conférence de presse animée par Mohamed Sidibé, mandataire chargé de la coordination des activités du secrétariat exécutif non moins vice président du HCME et président du conseil des maliens de Guinée Conakry. Il avait à ses côtés plusieurs responsables de l’organisation faîtière venus pour la cause. C’était le jeudi 27 février 2020 à son siège.
La diaspora malienne contribue positivement à l’émergence de l’économie du pays. Selon le conférencier Mohamed Sidibé, les activités menées par la première institution dédiée à la diaspora au titre de l’année écoulée sont en trois catégories, à savoir: les missions d’assistance à nos compatriotes à l’extérieur; les missions effectuées dans les pays d’accueil de nos compatriotes; la participation à des activités au Mali.
En ce qui concerne les missions d’assistance aux compatriotes, il a rappelé des missions de rapatriement récurrentes des compatriotes dans certains pays comme l’Algérie, la Libye, l’Angola. Mais aussi l’assistance des conseils de base aux compatriotes en difficulté comme les expulsions au foyer Baara à Paris, l’accident de la circulation au Sénégal , l’affaire de QNET en Guinée Conakry, le Coronavirus en Chine d’une part et d’autre part les actions de plaidoyer pour soulager nos compatriotes par exemple, 30 millions de Fcfa mis à la disposition des maliens de Chine par l’Etat.
S’agissant des missions dans les pays d’accueil, le vice président souligne les missions de supervision du renouvellement des instances du Haut conseil des maliens de l’extérieur, notamment le bureau du conseil de base de Burkina Faso en janvier 2019, du bureau de la France, des USA, de la RDC entre autres et l’investiture du conseil de base de la Mauritanie. Mais aussi des missions de réconciliation au sein de la communauté malienne en Mauritanie et la mission conjointe du ministère des Maliens de l’Extérieur/ HCME en Côte d’Ivoire, Congo Brazzaville et au Gabon en mai 2019.
Pour le vice président du HCME, en dehors de ces missions, l’organisation a participé à des activités au Mali, notamment la formation et l’installation de femmes rapatriées de Centrafrique et de la Libye dans le cadre de leur autonomisation, la participation à la semaine de l’entrepreneuriat féminin au mois de novembre 2019, la célébration de la journée du migrant à Ségou le 18 décembre 2019 etc…
Par ailleurs, l’institution prévoit des perspectives pour cette année, et au premier plan le renforcement des capacités techniques de ses démembrements pour qu’ils puissent bien jouer leur rôle de représentation, là où il n’y a pas d’ambassade où de consulat du Mali, a précisé Mohamed Sidibé. En plus du renforcement des capacités techniques des démembrements, il est prévu la création d’établissement scolaire (Ets Sacko), la création d’imprimerie (SITAN IMPRIM), la construction de marché dénommé (marché Wally Diawara), les entreprises BTP et des mosquées. En dépit du bilan et des perspectives, plusieurs questions ont été abordées, notamment les relations du HCME avec les pouvoirs publics, le problème de la représentativité de la diaspora à l’Assemblée nationale, le retour volontaire des compatriotes au bercail estimé aujourd’hui à 7.566 personnes dont 6.884 hommes, 256 femmes, 426 enfants et l’accès de la diaspora aux documents administratifs.
Sur ce point, le conférencier a souligné que les maliens établis à l’extérieur rencontrent d’énormes difficultés. À l’en croire, la majeure partie de nos compatriotes vivants n’est pas enrôlée et ne dispose pas de carte NINA à cause de la mauvaise organisation et la magouille des autorités en charge de la question, la grande superficie des pays d’accueil pour certains et le désintéressement pour d’autres, comme exemple il a rappelé que la Guinée Conakry compte plus de 22.000 maliens, mais seulement 4000 sont enrôlés.
Il n’a pas manqué de rappeler le transfert des fonds par la diaspora vers le Mali estimé à 580 milliards de FCFA en 2018 (source BECEAO), en ajoutant que malgré cette contribution à l’économie nationale et au développement du pays, le HCME ne parvient pas avoir la subvention totale que l’Etat lui doit :(44 millions sur les 58 millions 100.000 FCFA prévus au titre de 2019).
Mamadou Nimaga