Gabon : Ping poursuit la contestation
Certains Gabonais ont observé la « journée nationale de recueillement » à l’initiative de l’opposant Jean Ping.
Le candidat arrivé deuxième, selon les résultats officiels du scrutin présidentiel du 27 août, continue de s’autoproclamer « président élu ».
Il a demandé aux Gabonais de ne pas se rendre au travail ce jeudi et de consacrer la journée au recueillement, en souvenir des personnes tuées lors des violences postélectorales.
La police a empêché le déroulement d’une marche des militants de l’opposition, à Libreville, la capitale, a constaté le correspondant de BBC Afrique.
Un camion à eau de la police anti-émeutes a été immobilisé sur une ancienne gare routière du quartier du Deuxième Arrondissement.
Les boutiques du plus grand marché de Libreville ont été ouvertes « avec hésitation », pour accueillir les milliers de clients, rapporte notre correspondant.
Dans le quartier PK6, à Libreville, des militants de l’opposition ont été dispersés par des militaires lorsqu’ils se sont rassemblés pour manifester leur soutien à Jean Ping.
Marie-Claire, rencontrée sur le chemin du travail, déplore « les privations de liberté au Gabon » où, selon elle, la démocratie est en recul.
Elle revient sur les conséquences des violences consécutives au scrutin présidentiel. « L’un de mes collègues a perdu deux frères. Une autre collègue a perdu son beau-frère (…) Elle ne vient plus au travail. On s’en remet à Dieu. On vit dans l’insécurité. On ne sait plus quoi dire. On ne sait plus à quel saint se vouer », s’inquiète-t-elle.
Des policiers ont mené des patrouilles dans les six quartiers de Libreville, pour disperser les rassemblements.
Le ministre du Travail, Eloi Nzondo, a demandé aux employés de l’Etat d’aller travailler.
Il a donné l’ordre aux chefs des services publics de « sanctionner » les travailleurs absents.
Source: BBC