11 octobre 2024
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Journée de colère rouge à Bamako: Le PM Soumeylou Boubèye Maïga, le cancer du régime d’IBK ?

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boubeye PM

boubeye PMLe vendredi 5 avril 2019, à l’appel du très respecté imam Mahamoud Dicko et du très vénéré Chérif de Nioro, les Maliens sont sortis comme un seul homme pour réclamer la démission du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga et des membres de son gouvernement pour incompétence et double jeu (la stratégie de l’Al Sisi malien est d’allumer le feu, de l’activer et de jouer au pompier),

dénoncer l’horreur des massacres perpétrés au centre du pays, trouver une solution rapide à l’école malienne et pour mettre en garde les forces d’occupation étrangères notamment la France et la mission onusienne MINUSMA.
Plusieurs groupements, associations, confréries religieuses, syndicats et partis politiques ont pris part à cette journée de colère rouge pour sauver la patrie en danger.  

Le dernier avertissement ! Depuis le Pr Dioncouda Traoré, aucune personnalité politique malienne n’a jamais été autant décriée, à la limite vomie par les Maliens, que l’actuel Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga. Acculé par l’opposition, contesté par la majorité présidentielle, honni par les leaders religieux, banni par les syndicats, vomi par société civile, contesté par les groupes armés, surveillé par les partenaires, le Premier ministre SBM est dans la logique de diriger aujourd’hui le Mali sans les Maliens. Blessé dans son orgueil, le hérisson-Tigre, pour les intimes active son plan de destruction massive et aucune couche n’est épargnée dans sa stratégie du « moi ou le chaos » qu’il avait attribuée à un opposant lors de la campagne présidentielle. D’où le ras-le-bol des centaines de milliers de Maliens venant d’un peu partout, après la prière du vendredi du 5 avril dernier pour le Monument de l’Indépendance pour donner leur dernier avertissement au président de la République, IBK, face au malaise général que vit notre pays.

Les actions du gouvernement ne sont ni visibles, ni lisibles autrement dit, c’est du pilotage à vue. Face à cette situation d’inertie totale, les Maliens ont décidé de se faire entendre au plus haut niveau pour trouver le plus rapidement possible des solutions idoines pour une sortie de crise. Une mise en garde ferme a été adressée à IBK par la foule déchainée qui voulait pour l’occasion s’en prendre au domicile du Premier ministre, mais elle a été vite calmée par l’imam Mahamoud Dicko, non moins Président du Haut conseil Islamique du Mali. Après avoir dirigé la prière de vendredi à sa mosquée sise à Badalabougou, l’imam est arrivé sur les lieux de la manifestation aux environs de 15 heures 30 minutes. Il a été accueilli par une foule jamais égalée dans l’histoire d’une mobilisation au Mali. Car la chaîne humaine entassée s’étendait du monument Hippopotame à la devanture de l’ENSUP ; du rond-point OMVS à la devanture du bataillon du génie militaire.

A l’entame de ses propos devant des fidèles, l’imam Dicko a remercié le Tout-Puissant Allah pour la réussite de la mobilisation et s’est incliné devant la mémoire des victimes d’Ogossagou, de Dioura et de toutes les victimes de la crise.

« Le peuple souverain du Mali s’est réuni ici, aujourd’hui, pour manifester sa désapprobation à l’acte qui a été perpétré dans notre pays. La tuerie barbare dont ont été victimes certains de nos compatriotes au centre du pays. Nous sommes étonnés de voir que ce ne soit pas la majorité présidentielle, avec à sa tête le président de la République, qui organise cette marche pour prouver à la face du monde qu’il condamne ces actes. Parce que lui, il a l’habitude de prendre l’avion qui a été acheté par les impôts du contribuable malien pour traverser l’océan et aller de l’autre côté en Europe pour aller marcher avec des gens parce qu’il y a eu des tueries. Il y a eu des massacres au Mali, cela ne doit pas être un crime ? Nous n’allons pas chercher une autorisation pour faire cette marche. Tout le monde devrait être là aujourd’hui : opposition, majorité, gouvernement, assemblée pour dire non à l’amalgame, non à la confusion, non à la barbarie. Pour qu’ensemble nous ne vivions plus jamais ça au Mali ! Plus jamais ça au Mali !», regrette l’imam Dicko avant d’attirer l’attention du président IBK sur le cancer qui gangrène son régime, Soumeylou Boubeye Maiga.  

L’homosexualité dans notre pays…

“Le peuple vient de manifester contre ce gouvernement dirigé par Soumeylou Boubèye Maïga. Si Ibrahim Boubacar Keïta se met d’accord avec le peuple, il doit en tirer toutes les conséquences…” (sic) a-t-il averti. Avant d’ajouter que ‘’ Nous ne sommes pas des va-t-en-guerre, ni des ennemis de ce pays. Les ennemis de ce pays sont ceux qui veulent introduire l’homosexualité dans notre pays, ceux qui ont érigé la corruption, le népotisme, le favoritisme, le clanisme et la gabegie comme mode de gouvernance. Les ennemis du pays sont ceux qui dressent une ethnie contre une autre et qui s’opposent au dialogue entre les frères maliens. Qui bafouent les libertés de manifester et de penser…. Il faut que ça cesse !». Si IBK reste insensible à leurs cris de cœur, les manifestants promettent d’organiser des manifestations antigouvernementales, tous les vendredis, jusqu’à la démission du gouvernement.

Pour montrer sa bonne foi au chef de l’Etat, l’imam Mahamoud Dicko (celui-là qui a lu la Fatiha lors de l’ouverture de la conférence nationale de 1992) invite son frère et ami Ibrahim, a bien décortiquer le message du Cherif de Nioro qui lui a été transmis le 10 février dernier lors du meeting au Stade du 26 Mars.

« Le message du Cherif a été mal compris chez les autorités et mal interprété. Encore une fois, nous leur demandons d’écouter, de comprendre, de diligenter ces messages. Nous avons vu l’exemple ces quelques jours en Algérie. Un grand homme qui a lutté pour l’indépendance de son pays, le président Bouteflika…quand le peuple lui a demandé de partir, il est parti avec dignité. En adressant une lettre d’excuses à son peuple. C’est ça la grandeur d’âme. C’est ça la dignité. C’est ça l’honneur. C’est ça les grands hommes quand ils font face à l’histoire. Ce n’est pas de braver votre propre population en pensant que si vous écoutez votre opinion, cela est pour vous une humiliation. Non pas du tout ! C’est ce qui vous honore. Je le dis à l’endroit de mon frère et ami. Je ne suis pas son ennemi. Nous ne sommes pas des acteurs qui voulons mettre le feu dans ce pays. Nous avons toujours contribué pour qu’il y ait la paix dans ce pays et ce n’est pas le contraire. » A-t-il conclu.

Au nom du Cherif de Nioro, son envoyé a salué les manifestants pour leur patriotisme et a fait part du message selon lequel le Cherif et ses fidèles ont marché à Nioro du Sahel et des prières ont été faites dans tous les Zaouiya du pays. Après ce message, rendez-vous a été pris pour le vendredi prochain.  

A noter que les organisateurs n’ont demandé que la démission du Premier ministre, Boubeye pas celle d’IBK.

Sur le chemin de retour, quelques échauffourées ont été enregistrées entre les manifestants et les forces de l’ordre. C’est ainsi que les forces de l’ordre, qui encadraient jusque-là la manifestation, interdite par les autorités, l’ont dispersée au moyen de gaz lacrymogène lorsque la foule s’est dirigée vers le domicile du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga en brûlant des pneus et en lançant des cailloux sur les policiers. Et aussi, à Madina Coura, les gendarmes ont jeté des gaz lacrymogènes dans des cours familiales dont la cité policière et aussi la Zawouiya de Ismaël Dramé.  

Habi Kaba Diakité

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