11 octobre 2024
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Bain de Sang à Kangaba : un affrontement entre les villages de Danga et Tombola fait 24 morts…

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Le litige foncier, autour du site d’orpaillage de Diourka-Dakourani dans la commune rurale de Nouga a dégénéré le mardi, 10 janvier dernier, entrainant mort d’homme. Ce bras de fer qui dure depuis des mois, entre les orpailleurs du village de Danga et de Tombola, malgré des multiples médiations, l’irréparable acte ignoble  a été commis, cela face à l’impuissance de l’Etat. Car cet affrontement sanglant entre les villageois, qui a fait un bilan 24 morts selon les habitants, pouvait être évité. La situation reste toujours tendue dans la zone malgré, l’intervention de la gendarmerie. 

 

 

Le cercle de Kangaba endeuillé par un conflit communautaire la semaine passée. La ville de Kangaba est une localité située à 105 km de Bamako, une zone d’orpaillage par excellence. Selon nos informations la mise en défens d’un site d’orpaillage traditionnel appelé  Diourka-Dakourani, par le préfet du cercle de Kangaba, M. Mamadou Ismaila Maiga depuis le 21 juin 2021  est au centre d’un conflit fratricide. Car ce site d’orpaillage situé entre les villages de Diolafoundo et de Tombola fait objet de litige foncier entre les orpailleurs. Malgré les tentatives de médiation des notabilités, des élus, des autorités administratives et judiciaires pour que les deux camps trouvent un terrain d’entente. Peine perdue, c’est dans cette optique que le préfet du cercle de Kangaba a pris sa responsabilité pour interdire toute activité sur le site objet de litige. Selon, une source sur place cette décision a été acceptée par les habitants du village de Danga mais refusé le village de Tombola dont la décision a été contestée par son maire, Diakaridia Camara et cela devant le préfet si on en croit à notre source. Suite à cette décision les deux rivaux se regardaient en chien de faïence. Car  c’était la guéguerre avant la guerre. Malgré les mises en garde et l’interdiction d’exploiter le site, les populations de Tombola contenaient  leur forfait sur le site de façon clandestine, souvent chassées par les jeunes  de Danga et l’information parvenait régulièrement aux autorités locales selon notre interlocuteur.

Mais, c’est l’acte du mardi 10 janvier 2023 qui a mis le feu à la poudrière. A en croire notre source, le mardi matin les jeunes orpailleurs de Tombola étaient venus en masse pour creuser et faire des fouilles sur le site à la recherche  d’or, ils seront stoppés et chassés par les habitants de Danga. Très remontés, les jeunes de Tombola ont pris la poudre d’escampette, pour aller se préparer. C’est ainsi, selon les témoins, les jeunes de Tombola se sont  munis  des fusils de chasse  et  machettes pour en découdre avec  le village de Danga. Qui sera ensuite, pillé et brulé par ses derniers. Suite à cet acte, les jeunes de Danga ont riposté avec des échanges de tirs comme dans un film hollywoodien. Et la scène dura  toute la journée. Le Bilan est très lourd, selon un habitant côté    Danga six personnes tuées plusieurs blessées et des déplacées et côté Tombola 18 personnes ont trouvé la mort, des blessées et disparues sont à déplorer. Selon la brigade de la gendarmerie de la région de Koulikoro, le bilan général de l’affrontement entre les villages de Danga et Tombola à la date du 10 janvier, était de : Tombola 22 blessés dont 12 référés au CSRF, 4 blessés restés à Tombola   et 7 personnes  tuées toutes dans un état de décapitation.

 En ce qui concerne Danga 24 personnes blessées, 5 sont restées sur place, 13 référées au CSRF 6 morts tous aussi dans un état de décapitation.

A noter que les cas graves ont été évacués à l’hôpital Gabriel Touré de Bamako et aussi plusieurs personnes ont fuit les lieux du drame pour se mettre à l’abri en attendant que le calme revienne. Après ce bain  de sang des forces armées et de sécurité ont été dépêchées sur les lieux pour mettre de l’ordre.  Mais malgré tout, la situation reste toujours tendue et les populations sont sur le qui-vive, l’Etat doit sa responsabilité pour que de tels actes ne se reproduisent plus.     

Ben Cherif Haidara  

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