10 décembre 2024
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Ingérence dans les affaires de la transition : Les révélations d’Assimi

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Les révélations d’Assimi

Le président de la transition, Assimi Goita, lors de la présentation des vœux de nouvel an aux forces vives de la nation (société civile, leaders religieux…), a affirmé que le président français, Emmanuel Macron, était dans une logique de lui imposer «ses hommes» pour la gestion de la transition.

Son refus à cette sollicitation serait l’une des raisons de son désaccord avec le président français qui avait promis de changer le narratif de la coopération entre la France et ses anciennes colonies. D’ici là, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Ces déclarations restent une promesse aux lendemains incertains. Car, comme le dit un adage africain : «le chien ne change pas sa façon de s’asseoir». Une tradition républicaine encore respectée.

Le président de la transition, Assimi Goita, a reçu le lundi 15 janvier des responsables des organisations de la société civile et des leaders religieux pour le rituel de la présentation des vœux de nouvel an dans un contexte de fierté retrouvée après la conquête de Kidal, mais aussi de frustration face à la crise énergétique qui secoue le pays. Cette fois-ci, le président Goita, peu loquace, a évoqué diverses questions liées à la sécurité, au processus de paix, aux relations avec les autres nations. Sur ce dernier point, le colonel Assimi Goita a brisé l’omerta en accusant la France, la CEDEAO et une puissance étrangère d’ingérence dans les affaires internes du Mali. Selon lui, des responsables de chacune de ces entités avec lesquels il a eu des échanges sur la gestion de la transition n’étaient préoccupés que par le choix du président.

C’està-dire, chacun avait son agenda et ne se souciait guère des attentes du peuple malien qui s’était mobilisé durant des mois contre un système de gestion basé sur la corruption, le favoritisme, etc.

«Emmanuel Macron m’a appelé pour me proposer trois noms, éléments clés de la France, qui allaient diriger la transition malienne, j’ai dit non. Une autre puissance étrangère m’a proposé deux noms pour diriger la transition. J’ai encore dit non», a révélé Assimi Goita, s’adressant en bambara aux forces vives de la nation.

Il a dit avoir refusé ces propositions en arguant que ce sont les conclusions des Assises nationales de la refondation qui allaient choisir celui qui dirigera la transition. C’est ahurissant ! Le président Macron, qui a promis de faire table rase des anciennes pratiques ayant pollué les relations entre la France et ses anciennes colonies à travers un nouveau deal gagnant-gagnant, se permet de la pire des ingérences dans les affaires internes d’un État souverain. Une pratique courante empreinte de paternalisme et de néocolonialisme entretenue par la France depuis l’accession de nos pays à l’indépendance que MACRON a du mal à se départir, malgré ses beaux discours et déclarations fracassantes pour rétablir les relations entre son pays et des États africains.

Le refus d’Assimi de se soumettre et d’obéir au doigt et à l’œil du président français laisse croire que cela serait l’une des raisons de leur divorce (désaccord). Mais cachant son infamie, Emmanuel MACRON justifie son désaccord avec les officiers d’avoir interrompu l’ordre constitutionnel. Alors pourquoi voulait-il que ses hommes soient aux commandes ? En républicain et démocrate, MACRON avait quel honneur de désigner des responsables pour diriger notre transition ? Au même moment, la CEDEAO avait aussi son propre agenda.

L’organisation sous-régionale qui imposait le respect des textes, de la démocratie au Mali, en violation de toutes ses lois, était aussi dans la logique d’imposer un de ses suppôts à la tête du pays. « La CEDEAO est venue me dire que tout est OK, qu’ils ont déjà quelqu’un pour diriger la transition. J’ai dit non, c’est moi Assimi Goïta qui vais diriger cette transition », a-t-il ajouté. Ces révélations faites par Assimi GOITA prouvent une fois de plus que les États et les organisations internationales n’ont pas d’amis, mais ont des intérêts à défendre.

Heureusement que les autorités de la transition ont pu déjouer lesdits pièges qui allaient maintenir davantage notre pays sous la domination de ces soi-disant pays amis. En tout cas, même si Assimi n’a pas voulu donner les noms desdites personnes qui sont les pions de la France, d’un autre État puissant (Assimi n’a pas donné le nom de ce puissant pays) et de la CEDEAO, tôt ou tard leurs identités seront dévoilées. Et le peuple malien saura comment les traiter quand il s’agit d’occuper des postes de responsabilité au Mali.

PAR SIKOU BAH
INFO MATIN

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