11 octobre 2024
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Le Burundi lance un mandat d’arrêt international contre Pierre Buyoya

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Bujumbura a lancé un mandat d’arrêt international contre l’ex-président Pierre Buyoya et 16 anciens hauts responsables pour leur rôle présumé dans l’assassinat en 1993 de Melchior Ndadaye, premier président hutu démocratiquement élu du pays.

« Les éléments de l’enquête déjà disponibles révèlent que les personnes dont les noms suivent pourraient avoir été impliquées dans ce crime, dans sa préparation, pendant son exécution et même après sa commission », a annoncé vendredi le procureur général, Sylvestre Nyandwi, dans une déclaration lue à la presse.

La liste commence par celui de M. Buyoya et comprend 11 hauts gradés des forces de sécurité (armée et gendarmerie) et cinq de ses anciens proches collaborateurs civils, aujourd’hui à la retraite et en exil.

Le procureur général a estimé « qu’il est impérieux qu’ils soient interrogés sur le rôle qu’ils auraient joué » dans ce crime, et demandé que « les pays qui les hébergent puissent les arrêter et les extrader au Burundi afin qu’ils s’expliquent sur les faits qui leur sont reprochés ».

Pierre Buyoya est l’actuel représentant de l’Union africaine (UA) au Mali, et l’une des personnalités africaines estimées et écoutées dans les forums internationaux.
Le major Buyoya, un Tutsi, avait été porté au pouvoir par l’armée en 1987. Il avait cédé sa place à Melchior Ndadaye, un Hutu, élu démocratiquement en juillet 1993. Il était ensuite revenu au pouvoir entre 1996 et 2003.

L’émission d’un mandat d’arrêt à son encontre intervient une semaine après l’arrestation à Bujumbura de quatre hauts gradés tutsi de l’armée à la retraite, accusés d’être parmi « les auteurs » de l’assassinat de M. Ndadaye.

Cet assassinat avait été à l’origine d’une guerre civile (93-2006) qui a fait plus de 300.000 morts et opposé l’armée, alors dominée par la minorité tutsi (14% de la population), à des mouvements rebelles hutu (85%).

Une dizaine de soldats dont le plus haut gradé était lieutenant ont été condamnés en 1998, dans un procès considéré comme celui « des exécutants ». Aucun des nombreux hauts gradés cités dans cet assassinat n’avait été inquiété.

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