PACAM L’attitude de la coordinatrice plombe les filières mangue et maïs
Derrière son apparence joviale et innocente se cache une manipulatrice hors pair. En effet, Fatoumata BA impressionne plus d’un à travers sa gestion hasardeuse des fonds du Projet d’appui à la compétitivité agro-industrielle au Mali (Pacam). Conséquence : les filières mangue et maïs pâtissent.
Après avoir détrôné de manière spectaculaire le premier coordonnateur du Pacam, Docteur Aly Kouriba, Fatoumata BA est parvenue à se hisser au firmament de ce grand projet ô combien stratégique pour le développement rural en général et les filières mangue et maïs en particulier. Selon nos sources, elle a été bombardée, sans test (comme il est de coutume dans les projets de la Banque mondiale), à la tête du Pacam avec le soutien d’un responsable de la Banque mondiale et celui du Conseiller technique Paul Coulibaly, en charge du projet au niveau du ministère de l’Agriculture.
Il nous revient qu’avant ce coup de maître qu’elle a réussi, la puissante coordonnatrice avait jeté les bases de son ascension depuis le temps où elle occupait la fonction de directrice technique du projet. Ce poste, elle aurait d’ailleurs œuvré à le supprimer. Ce, après s’être érigée en coordonnatrice, par peur de ne pas connaitre le même sort que Dr Kouriba, le premier coordonnateur.
Pour parachuter dans ce fauteuil, visiblement très ample pour elle, nos sources sont formelles que Fatoumata BA a usé de toutes sortes de stratagèmes. Elle aurait même manœuvré contre quelques intérêts du Pacam et du Mali.
Premièrement, elle aurait fait financer à coût de millions de francs CFA une étude de faisabilité de la mise en place d’un incubateur d’entrepreneurs dans l’agro-business, alors que cela n’était pas prévu dans le projet . Ladite étude a été réalisée par un cabinet recommandé par son soutien au sein de la Banque mondiale, et nos sources affirment que l’un des associés du cabinet serait un ami de fac de ce monsieur.
Deuxièmement, elle aurait usé de tout son poids pour convaincre M. Kouriba, alors coordinateur, à financer une mission en Italie, au profit d’une délégation du secteur privé (Conseil national du patronat), pour soi-disant lever des fonds en vue du financement de l’incubateur précité. Le hic, rapporte-t-on, est que ces fonds qui ont permis de financer ladite mission ont été pris dans l’enveloppe destinée à la prise en charge de certaines activités de l’Agence pour la promotion des investissements (API) et sans que cette structure n’ait donné au préalable son accord. Ce dossier ferait même, d’après des informations, actuellement l’objet d’un contentieux juridique avec l’API auprès d’un tribunal de Bamako.
Pire, Fatoumata BA aurait mis à disposition une vingtaine de millions de francs CFA pour soutenir ces activités d’un autre incubateur. Nos sources rapportent que cet incubateur s’est avéré être la propriété de l’opérateur de téléphonie Orange Mali. Cette entreprise a même fait retourner au Pacam les fonds débloqués pour la cause. Pour financer cet incubateur, nos sources précisent que la coordonnatrice a fait croire aux membres du comité de pilotage du Pacam que l’incubateur en question sera le premier du Sahel et qu’il va recevoir les jeunes entrepreneurs de tous les pays. Et que cet incubateur n’a jamais vu le jour. Entre temps, son soutien au sein de l’institution financière a profité de cette belle campagne pour s’assurer une promotion au niveau de la direction de la Banque mondiale. Les indiscrétions nous ont révélé que ce soutien, son patron à la Banque mondiale, lui a imposé ce financement pour l’aider en retour pour obtenir le poste de coordonnatrice.
Les hauts faits d’armes de Fatoumata BA ne se limitent point aux actions précitées. Elle a autorisé la prise en charge intégrale du financement d’un projet d’élevage pas du tout pertinent, notamment au profit de l’abattoir Laham, à coût de millions, au détriment des vrais acteurs du Pacam (filières mangue et mais). Ce qui constitue un détournement des objectifs du projet, car l’abattoir Laham est situé non seulement dans la région de Kayes qui n’est pas une zone d’intervention du projet ; mais aussi, c’est dans le secteur de l’élevage dans lequel le Pacam n’a pas vocation à intervenir.
Contacté pour des besoins de recoupement, la coordinatrice, assistée de son responsable administratif et financier, M. Traoré, a failli lyncher l’équipe d’Azalaï Express dans son bureau. Comme les notions de civilité et de courtoisie lui semblent totalement étrangères, elle a été saisie par la rédaction de votre journal des courriers n°DP/0035/RED-AZ-21 en date 17 novembre et n°RED/0038/RED-AZ-21 en date du 24 novembre 2021 pour avoir sa version des faits.
A ce jour, Fatoumata BA n’a daigné répondre à aucune de ces correspondances.
Son attitude, selon plusieurs cadres, est contreproductive et démoralisatrice. D’où le manque d’efficacité et d’engouement du personnel à s’impliquer pleinement dans les activités du projet.
Comme une reine dans son palais, Fatoumata BA n’hésite pas à noter négativement tous les experts et cadres du projet qui osent s’opposer ou tenter de remettre en cause ses décisions, que celles-ci soient bonnes ou mauvaises.
A suivre.
Hamadoun MAHAMANE
Source: Azailad Express