Mali: deux soldats maliens tués par l’explosion d’une mine dans le Nord (sources militaires)
Deux soldats maliens ont été tués et deux autres grièvement blessés mercredi près de Tombouctou, dans le nord-ouest du Mali, lorsque leur véhicule a sauté sur une mine, a appris l’AFP de sources militaires.
« Un véhicule d’escorte des forces armées maliennes a sauté sur une mine dans le nord-ouest ce mercredi, causant la mort de deux militaires. Deux autres sont très gravement blessés », a déclaré à l’AFP une source militaire malienne jointe à Tombouctou.
L’information a été confirmée par une autre source militaire malienne, précisant que les faits se sont déroulés entre les localités de Douentza et Bambara-Maoudé, sur un axe routier qui mène à Tombouctou en provenance du sud.
« La mine était téléguidée très probablement de loin par un terroriste. Nous avons lancé une opération de recherche des auteurs », a ajouté la même source.
Les jihadistes visent de plus en plus les escortes accompagnant le déplacement de fonctionnaires dans le nord du Mali, a affirmé à l’AFP une source administrative malienne à Tombouctou, y voyant un signe de leur volonté d’empêcher tout « redéploiement de l’administration dans le Nord ».
Un militaire malien participant à l’escorte d’un convoi de responsables entre Goundam et Tombouctou a été tué mardi dans une attaque imputée à des jihadistes présumés.
Dans son dernier rapport trimestriel au Conseil de sécurité sur le Mali, rendu public mardi, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon souligne que « le rétablissement de l’autorité de l’Etat dans le nord du Mali demeure problématique », ajoutant que le pouvoir central est totalement absent des régions de Kidal (nord-est) et Taoudénit (nord).
Depuis le précédent rapport trimestriel, daté du 31 mai, le processus a même reculé: « le nombre d’agents de l’Etat déployés dans les régions septentrionales a diminué de 2 % (il a été ramené de 35 à 33 %) », selon le texte.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, un temps alliée à ces groupes, qui l’ont ensuite évincée.
Les jihadistes en ont été en grande partie chassés après le lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards.
Source: AFP